Carcoma
En savoir plus"Tapi sous un tranchant récit d'épouvante, chargé de saints, d'anges et de malédictions, ce premier roman épatant de l'Espagnole Layla Martínez ne dit pas autre chose que la colère des femmes, emprisonnées dans un système où elles sont toujours perdantes. Yeux écarquillés, le lecteur se laisse lui aussi aspiré par la maison de l'horreur."
"Carcoma est un voyage permanent dans le passé de deux femmes, mais aussi de leurs ancêtres [...] avec une écriture à priori très simple, mais où chaque ligne a son importance et contribue à la résolution d'un puzzle. Layla Martinez a choisi le genre fantastique pour dénoncer l'aspect terrifiant de l'exploitation des pauvres par les classes aisées, mais aussi des femmes par les hommes, et s'inscrit dans la droite lignée d'écrivaines hispanophones contemporaines telles que Mariana Enriquez, Samanta Schweblin, Mónica Ojeda..."
Avec Carcoma, Layla Martínez signe un roman social noir et grinçant dont l'âme est une demeure hantée.
[...] Récit de la guerre des sexes (sortilèges féminins contre brutalité virile) et de la guerre des classes (paysannerie, bourgeoisie locale et urbaine se heurtant jusqu'à l'embrasement), ce roman social est aussi un conte noir. Un texte rongé de mots en mots par l'éponyme carcoma, terme espagnol désignant à la fois un ver à bois et l'action vrillante d'une angoisse qui sans cesse vous dévore. [...]
Adoubé par la romancière argentine Mariana Enriquez, qui y voit un "cauchemar lucide et terrifiant", Carcoma tient de Goya et de Buñuel, empruntant à l'un la noirceur panique de ses feux de haine, sabbats et rondes de sorcières, héritant du second, par la puissance dramatique de ses voix et la vision conflictuelle des rapports de classe, le goût d'une révolte libertaire, sourde, grinçante et effrénée.
Sur fond d'une étrange disparition, en Espagne, horreur et injustices sociales se mêlent. Acéré, troublant. TTT
[...] La sinistre maison constitue, dans la tradition de la littérature horrifique, le décor principale de Carcoma, ensorcelant conte gothique et premier roman de l'autrice espagnole Layla Martínez. Quatre générations de femmes anonymes s'y sont succédé - aucune n'a réussi à s'en échapper. L'enfer y est domestique, et la rancoeur cultivée jusqu'à la nausée : "il n'y a de toute manière pas grand-chose d'autre à faire que ruminer la rage qu'on a au ventre". C'est la malédiction du carcoma, vrillette dont les larves pourrissent le bois de l'intérieur, synonyme, dans un espagnol familier, de l'angoisse. Maniant une prose ciselée, l'autrice livre un récit incisif et déstabilisant, où les formules résonnent souvent comme des sortilèges. À mesure que l'histoire se déploie, les contours de l'horreur se précisent. [...] L'horreur est le ciment social. C'est le village sclérosé par les inégalités de classe, la société empoisonnée par la brutalité des hommes. Dans ce théâtre claustrophobique, les cadavres, réels et métaphoriques, s'accumulent, et l'interrogation devient politique : jusqu'à quand peut-on se laisser gangrener par la rage ? La revanche peut-elle réparer l'histoire, briser le cycle du ressentiment ? [...] Reste, comme ces femmes maudites, à pactiser avec la haine pour l'apprivoiser. Piéger l'ennemi dans les murs de nos chambres pour enfin trouver le sommeil, là où nous pourrions, à chaque instant, déplacer une brique et le regarder pourrir.
Découvrez “Carcoma”, le phénomène horrifique féministe venu d’Espagne. On se réjouit de la traduction française du premier roman de l’autrice Layla Martínez, qui a rencontré un grand succès dans son pays en 2021.
Une grand-mère et sa petite-fille partagent une vieille maison, un “tas de briques et de crasse” où l’on “n’hérite pas de bagues en or ni de draps brodés à ses initiales”, mais de “quelques lits et du ressentiment”. Dans ce premier roman troublant, Layla Martínez alterne les monologues intérieurs de ces deux personnages et retrace l’histoire de quatre générations de femmes, et de la famille riche et maltraitante pour qui elles ont tour à tour travaillé.
Ce qui commence comme une variation sur le thème de la maison hantée mute rapidement en un roman féministe plein de rage sur les traumatismes d’un pays – les riches dînent volontiers avec Franco – et sur les inégalités sociales qui continuent à prospérer dans une Europe capitaliste.
Ce qu’il y a de plus effrayant dans le roman, ce ne sont pas les murmures des esprits, mais bien les comportements des privilégié·es que l’autrice madrilène décrit avec une énergie vengeresse, un mélange de poésie et d’argot, et un humour très noir.
Avec Carcoma, Martínez s’inscrit dans la lignée de ces écrivaines hispanophones – Mariana Enríquez a salué ce premier roman plein de “tension” – qui ont parfaitement compris la pertinence de la littérature fantastique et gothique pour raconter la violence du monde dans lequel nous vivons.
Une histoire de maison hantée occupée pour quatre générations de femmes qui tentent de (sur)vivre dans l'Espagne franquiste. Un très bon roman empreint de fureur et d'une sombre étrangeté.
Une maison hantée dans un monde qui l’est encore plus. Un livre d’une rage magnétique qui dévore toute injustice sur son passage.
On attend de la littérature qu’elle nous bouscule parfois. Carcoma est de ces textes-là. Une langue envoûtante qui nous emmène dans un récit un peu plus glaçant à chaque page. Véritable coup de foudre pour ce premier roman, dans la lignée de Mariana Enriquez et Carole Martinez.
Ce roman c’est l’histoire d’une maison, des générations de femmes qui y ont vécu, de leur indépendance totale des hommes et de leur furieuse envie de se venger des riches exploitants qui ont tiré profit d’elles tout au long de leurs vies. L’écriture est sublimement gothique, teintée de fantastique et une fois la première phrase lue, on ne le lâche pas.
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